Lancé en avril 2021 par Quentin Faucompré (dessinateur et artiste) et Cyril Pedrosa (auteur de bande dessinées), le « Grand Soulagement » est une intervention mixte artistique et activiste assez étonnante qui s’articule autour d’un « programme » qui tient juste en quelques mots, et six objectifs (qui étaient quatre à l’origine, faut suivre).
Le Grand Soulagement est un programme de relaxation politique à objectif tendrement insurrectionnel. Le programme du Grand Soulagement propose de remplacer des éléments — personnalités médiatiques et politiques, institutions, idéologies, outils ou objets — par d’autres éléments.
Chaque affiche représente l’un des objectifs, est composé d’un diptyque texte/image, en fait un duo d’affiches à coller préférablement côte à côte pour recomposer le message. Un slogan plein de dérision d’un coté, et une image qui fait sens (sauf la dernière, pour raison évidente… vous verrez), le tout accompagné d’un court et étonnant « mode d’emploi » :
Votre gorge est serrée ? Vous ressentez des nausées, un poids sur la poitrine, une perte du sens de l’orientation, ou un goût amer dans la bouche ? Contre tous ces maux, et tous les autres, un seul remède : le grand soulagement, une méthode simple, efficace et pratique. Des objectifs clairs, a atteindre par étapes, grâce à une série de petits gestes précis à accomplir au quotidien. Dès les premiers résultats obtenus, vous pourrez développer votre propre méthode autonome en inventant vos propres gestes apaisants. Bientôt, grâce au Grand Soulagement, vos tourments ne seront plus qu’un mauvais souvenir.
L’ensemble est plaisant à voir/lire et créatif, tant par l’usage de l’impression monochrome propre à chaque affiche-objectif, que par le choix typographique un peu baroque, ou encore par celui de ces images faussement anodines. Tout cela sonne comme un formidable pied de nez à la communication politique traditionnelle, tout comme à la publicité.
De « Remplacer le capitalisme par une bonne sieste » à « Remplacer la cinq G par le point G », jusqu’au « Rien » de Monsanto (d’où l’absence d’image justement), pas besoin de superlatifs, ni même d’explications. Le message se suffit à lui-même dans le jeux du remplacement. Une rencontre plutôt réussie entre performance artistique et activisme politique, qui nous offre aussi le plaisir de ne pas uniquement être destinée à décorer un salon ou un studio.
Depuis débuts avril, les affiches ont été régulièrement collées sur les murs de plusieurs villes (Est parisien, Bordeaux, Rennes, Biarritz, Nantes et sans doute ailleurs) et sont aussi misent en vente en librairie et sur le Web (voir liste plus bas). Début mai a même été organisé à la librairie-galerie « Le Monte en l’air » (Paris) une vente-flash, conjointement au lancement du numéro 17 de la revue trimestrielle Mon lapin quotidien (je recommande, mais j’en parlerais une autre fois).
Trouver les Affiches
- N’a qu’1 œil : 19, rue Bouquière, Bordeaux
- La Papeterie de Arceaux, 7 rue de l’Arsault, Grand-Brassac
- Hab Galerie : 21, Quai des Antilles, Nantes
- La Friche, 36, rue Léon Frot, Paris
- Sans Titre : 2, rue Auguste Barbier, Paris
- Lendroit Editions-librairie : 24, bis place du Colombier, Rennes
Vente en ligne sur les sites de Sans Titre et de Lendroit.
Références
- Quentin Faucompré sur Instagram
- Cyril Pedrosa sur Instagram